Parents | Info sur les jeux d'argent
Qu'est-ce qu'un jeu de hasard et d'argent?
Un jeu ou une activité, lors desquels on parie de l'argent ou un objet de valeur, et où il y a risque de les perdre, et ce, dans le seul but de gagner d'avantage d'argent.
Quelques exemples
- Loteries ordinaires (loto 6/49®, loto super 7®)
- Loteries instantanées (Sept chanceux®) (gratteux)
- Bingo/ Billard
- Poker/ Blackjack
- Paris sportifs privés/ loteries sportives étatisées (Mise-au-Jeu®)
- Jeux de casino (machines à sous, roulette, Keno®)
- Appareils de loterie vidéo (ALV; vidéo poker)
- Paris sur Internet
- Dés
Quand les adolescents commencent-ils à jouer?
Dans la majorité des sociétés industrialisées, la participation aux jeux d'argent est perçue et véhiculée comme une activité sociale présentant peu de risques et portant à peu de conséquences pour les participants, peu importe leur âge. Il n'est pas inhabituel de voir des parents offrir des billets de loterie, notamment les loteries instantanées (gratteux) à leurs adolescents, voire même à des enfants. De plus, un grand nombre de joueurs problématiques rapportent avoir été initiés aux jeux d'argent par des membres de leur famille et souvent vers l'âge de 9 ou 10 ans.
Il est important de se rappeler que la majorité des individus qui participent à des jeux d'argent n'éprouvent pas de problèmes avec leur comportement de jeu. Ces gens jouent de façon occasionnelle et les jeux d'argent sont, pour eux, une activité de loisirs. Après avoir joué, ils sont en mesure de vaquer à leurs obligations et leurs autres activités. Ces gens jouent pour le plaisir et ils savent qu'ils vont fort probablement perdre leur mise.
Pourquoi jouent-ils?
Contrairement à la croyance populaire, les recherches et le travail clinique montrent que les gains financiers ne sont pas la seule raison pour laquelle les jeunes jouent. L'argent est davantage le véhicule qui permet de poursuivre les activités de jeu. Les jeunes rapportent jouer pour le plaisir, l'excitation et pour faire de l'argent.
Les jeunes qui éprouvent des problèmes avec leur comportement de jeu disent jouer pour oublier ou fuir leurs problèmes. Plusieurs joueurs pathologiques disent vivre des états dissociatifs lorsqu'ils s'adonnent à des jeux d'argent; ils ont l'impression de s'évader de leur univers, d'oublier leurs problèmes et ils disent même vivre des changements au niveau de leur personnalité.
À quoi les jeunes jouent-ils?
Jeux étatisés ou jeux privés
Jeux étatisés
Les jeux étatisés sont ceux que l'État gère lui-même ou encadre par l'émission de permis et par le biais d'organismes de contrôle : ce sont les différentes formes de loterie proposées par Loto-Québec (bingos, appareils de loterie vidéo, jeux de casino). De manière générale, il est légalement interdit de laisser les jeunes d'âge mineur participer à ces formes de jeux. Aussi, au Québec, il est interdit aux moins de 18 ans de jouer aux appareils de loterie vidéo.
Jeux privés
Toutes les autres formes de jeux sont des jeux privées. Leur organisation et la participation sont dictées par le Code criminel canadien (jeux d'habiletés, jeux de dés, paris sportifs privés, paris sur Internet, jeux de cartes comme le poker).
Jeux de hasard et les jeux d'habiletés
Jeux de hasard
Les jeux dans lesquels le résultat découle, exclusivement ou en partie, du hasard. Les connaissances et les habiletés des joueurs n'ont pas ou peu d'influence sur le résultat du jeu. La nature des jeux de hasard est telle que chaque événement est unique et indépendant, notamment au bingo, à la roulette ou à la loterie.
Jeu d'habiletés
Les jeux dans lesquels certaines connaissances ou habiletés sont nécessaires et influencent le résultat du jeu. La pratique des ces activités peut aider à devenir meilleur. Parmi celles-ci se trouvent les sports (le billard, le golf, les quilles, etc.), les échecs et certains jeux de cartes et jeux de société.
Quelles sont les formes de jeu préférées des adolescents?
En 2006, la forme de jeu d'argent à laquelle les élèves québécois du secondaire rapportent jouer le plus souvent est les jeux de cartes. Suivent les loteries instantanées, les jeux d'habiletés, les paris sportifs et le bingo. Les filles jouent presque autant que les garçons, mais les garçons sont beaucoup plus nombreux, toutes proportions gardées, à éprouver des problèmes de jeu. Enfin, les choix de jeu des filles et des garçons ne sont pas les mêmes. Les activités préférées des garçons sont, dans l'ordre, les jeux de cartes, les paris sportifs et les jeux d'habiletés. Chez les filles, ce sont les loteries instantanées, les jeux de cartes et le bingo qui ont la côte.
Ce que la recherche nous a appris
Bien que dans la croyance populaire la participation aux jeux d'argent est principalement associée aux adultes, les résultats de recherche montrent qu'un peu plus du tiers des élèves québécois du secondaire ont rapporté avoir joué au moins une fois à une forme de jeu d'argent au cours d'une période de 12 mois (Martin, Gupta et Derevensky, 2007). De tous les élèves, 4 % sont des joueurs à risque (quelques problèmes avec le jeu) et 2 % sont des joueurs pathologiques probables (dépendants du jeu). Cet état de fait est le même un peu partout dans le monde. Les taux de participation et les taux de problèmes de jeu varient d'un pays à l'autre mais certaines réalités demeurent, beaucoup de jeunes mineurs jouent et parient de l'argent, malgré les interdictions légales; un nombre important vit des conséquences négatives et graves; la majorité des adultes et des mineurs perçoit encore la participation aux jeux d'argent comme une activité sociale inoffensive portant à très peu de conséquences, même pour les mineurs.
Au cours des quinze dernières années, les résultats de recherches ont montré que :
- Les jeunes hommes et les jeunes femmes (18-24) participent dans une proportion presque équivalente mais qu'ils ne s'intéressent pas aux mêmes formes de jeu d'argent.
- Les taux de prévalence du jeu problématique et pathologique notés chez les adolescents sont 2 à 3 fois plus élevés que ceux rapportés pour les populations adultes.
La recherche menée en collaboration avec les jeunes joueurs problématiques nous apprend également que ces jeunes, comparativement aux jeunes qui n'ont pas de problèmes de jeu :
- prennent davantage de risques;
- ont une moins bonne estime de soi et rapportent vivre davantage de symptômes dépressifs;
- ont davantage d'idées suicidaires;
- présentent un risque accru d'avoir aussi une dépendance aux substances;
- sont plus impulsifs, extrovertis, anxieux, et ils ont tendance à avoir de la difficulté à se conformer aux règles et aux normes sociales;
- ont de la difficulté à gérer les situations difficiles;
- déclarent avoir commencé à jouer à un jeune âge, vers 9 ou 10 ans, souvent avec des membres de la famille.